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dimanche 20 novembre 2011

Biscuit de Savoie à la farine de riz... ou la légèreté chérie

Où est passée la légèreté de mes 21 ans...

Élimée par les 10 années qui viennent de passer, par les premières responsabilités, les premières désillusions, par l'étonnante découverte de la difficulté d'être adulte.

Un peu foulée aux pieds par une kyrielle de menus tourments, et quelques grandes tristesses.

Diluée dans le tourbillon d'une vie de jeunes parents, de jeunes actifs, de projets aussi terrifiants dans le noir de la nuit qu'ils ne sont exaltants en plein jour devant un café chaud.

Une légèreté en peau de chagrin somme toute.

Mais si je fouille dans mes souvenirs pour retrouver sa trace, si je devais identifier le moment où je l'ai pleinement senti vibrer en moi, ce sentiment d'invulnérabilité, de toute puissance aérienne devant l'immensité des possibles de la vie, je dirais que c'était à Annecy...

Tétanisée par un froid de loup, entourée par le gouffre d'une nuit d'hiver et pourtant les joues rougies de bonheur, et des étoiles plein les yeux, en mordant à pleines dents et pour la première de toute une vie dans un biscuit de Savoie.

Un vrai, un moelleux, un mousseux, un éthéré biscuit de Savoie... frais du jour et délicatement poudré de sucre glace.
L'impression de déguster un morceau de nuage et d'avoir la vie devant soi.

Alors dès que je veux retrouver cette sensation, cette légèreté du moment qui reste gravée en moi, je fais ce biscuit.

Alors bien sûr j'ai vieilli, et en pure foodista bo-bio que je suis devenue, je l'ai fait avec de la farine de riz, ma dernière trouvaille en date que je mourrais d'envie d'étrenner...
Et j'y ai mis des raisins secs, dans le vain espoir qu'ils pourraient le consteller d'étoiles, mais bien entendu le désir de légèreté n'est pas soluble dans les lois de la physique... et ils sont tous tombés au fond. Bien sûr.

Mais m'en fiche. Je les voulais ces raisins secs.
Une vie de possibles j'ai dit.

Le voilà donc, mon morceau de nuage.





Ingrédients (pour 6 personnes)

PS : Je vous conseille de prendre un moule de 20cm de diamètre seulement, pour que votre biscuit soit bien gonflé et aérien...comme il se doit. Le mien est un peu affaissé, puisque je me suis entêtée à utiliser un 26cm...
La recette est adaptée du livre L'essentiel de la cuisine par Kitchenaid.
Foodista bo-bio j'vous dis. Mais j'assume.

  • 250 g de sucre en poudre
  • 5 œufs
  • 2 CS d'eau
  • 1 pincée de sel
  • 200g de farine de riz
  • 60 g de raisins secs blonds préalablement trempés dans un bouchon de rhum.

Si vous êtes têtue donc, faites tremper vos raisins secs dans le rhum une petite demie heure avant.

Préchauffez votre four à 190°.
Mettez le sucre et un oeuf entier dans le bol de votre robot, ainsi que les quatre jaunes restants. Ajoutez l'eau et le sel et battez à pleine vitesse jusqu'à ce que le mélange blanchisse et double de volume.

Montez les blancs restants en neige ferme et incorporez la à votre appareil jaunes+sucre.

Incorporez ensuite la farine de riz, qui va faire un peu retomber l'ensemble, en soulevant bien votre pâte à la maryse pour la garder légère.

Versez vos raisins secs en tirant la langue mentalement à Einstein et les grands chefs patissiers de ce Monde.

Mélangez délicatement et versez dans un moule à manqué préalablement beurré.

Enfournez pour 30 à 40 min de cuisson, en fonction de votre four (vérifiez la cuisson avec un pique en bois ou une aiguille).

Démoulez et laissez refroidir sur une grille. Vous pouvez le saupoudrer de sucre glace...





Puis servez le thé. Et partagez le nuage et ses miettes avec la personne qui a vraiment fait de ce souvenir l'emblème d'une légèreté chérie.

Celui qui partage vos jours et vos nuits depuis bientôt 10 ans.

Merci à Annecy, et à tous ses biscuits de Savoie.

13 commentaires:

  1. Tant pis pour les raisins je suis sûre que tu t'es délectée ....

    Et c'est si bien écrit la Zaz, que je me vois bien à tes côtés, il y a 10 ans (et oui, mm génération ;p) en train de croquer dans ce délice ...

    Mais je me serai éloignée discretos pour laisser la place à ... ze futur moitié ;)

    :)

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  2. Merci pour ce beau texte, ces sensations joliment et habilement décrites, merci pour ce partage d'instants vécus... et pour la recette bien sûr !
    Mais bon, je me sens un peu vieille moi avec ces histoires de 21 ans + 10 !!
    A bientôt,
    Isabelle.

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  3. Moi c'était y'a 20+1 ans que j'allais prouver ma légèreté dans cette boîte de nuit face au lac à Annecy : chacune sa relativité ;-)
    Jamais eu l'idée d'utiliser la farine de riz pour un biscuit, et si on tournait aussi le dos à ces empêcheurs de la gravité de maintenir à flots les raisins... en retournant le biscuit à la présentation? hein? m'enfin...
    Besoooooooooos

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  4. Annecy ne laisse jamais indifférent. Le gâteau de Savoie, sous ses petits airs de rien du tout, non plus. Alors, j'imagine bien le mélange explosif que peuvent donner les deux !
    Ils ont raison tes raisins secs d'aller au fond : ils doivent faire une petite couche parfumée et moelleuse assez réjouissante.

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  5. Tu le raconte drôlement bien ton biscuit. Je vais tenter le week end prochain. Résultat dans 8 jours :)

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  6. Moi aussi j'veux de la légèreté!! Et les raisins qui restent au fond ne me dérangeront pas!

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  7. @CoCO : Tu as raison, je me suis encore plus délectée grâce aux raisins justement… ;-) Merci du beau compliment, c’est très agréable de se dire qu’on arrive à vous faire partager à tous ce type de sentiment… Alors reviens vite, discretos ou pas, qu’on partage encore plus ! ;-)
    @Isabelle : tu l’as dit, le plus important c’est le partage, et c’est ça qu’il y a de bien avec lui c’est que tout comme le courage, il ne se mesure pas au nombre des années ! :-D
    @La Francesa : Depuis le temps que je me tue à répéter qu’Annecy a un potentiel de débauche supérieur à la normale… ! Superbe idée le retournement de situation, j’adore empêcher les empêcheurs de tourner en… carré, c’est mon esprit de contradiction qui parle là !
    @Tombouctou : c’est vrai qu’ils se plaçaient là comme des petits édredons moelleux, j’ai beaucoup kiffé… Et je suis d’accord on sous estime grandement et le lac et le biscuit de Savoie (cf plus haut le haut potentiel de débauche…) ;-)
    @Loïc : merci, ça fait chaud au bide ce que tu me dis là… j’attends ton retour sur la question !
    @Bwak : tiens le nuage, et le sentiment de bien être ils sont là tout pour toi, enjoy !
    La bise à tous, c’est toujours un plaisir, et plus particulièrement sur ce billet tiens, c’était bon d’avoir vos sentiments, puisqu'il était plein des miens!

    A bientôt

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  8. Il est vraiment léger. Merci, je pense déjà aux variations... Bientôt en recette feignasse sur mon blog.

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  9. Ça c'est du vrai beau compliment, parce que les recettes feignasses ce sont celles qui nous restent une fois qu'on a tout oublié! Au plaisir de lire la tienne prochainement...! ;-D merci et à bientôt

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  10. J' ai de la farine de riz: je vais donc tester ta recette. Têtue mais pas téméraire,ce sera sans raisins pour moi!
    iza:)

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    1. Tu me diras si tu as été satisfaite de ton nuage alors... Ca me fait un grand plaisir que tu testes une de mes recettes, alors j'espère que tu ne seras pas déçue!! Je vois ce que tu veux dire pour les raisins... ;-) Merci de ta visite et à très bientôt

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  11. petite question technique: as-tu utilisé un moule à manqué?
    iza:)

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    1. Oui tout à fait...! Bien beurré! :-) mais un moule à charnière fonctionnerait aussi. L'essentiel c'est qu'il soit tout de même assez haut pour que le biscuit soit bien épais et aérien... ;-)

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