Les
tragédies grecques tout comme les plus célèbres pièces élisabéthaines l'avaient
bien compris : il est de certaines familles qu'on ne peut séparer.
Au
final, peu importe comment les individus qui composent ces familles
mènent leurs vies, leurs destins sont inéluctablement croisés,
sans qu'on puisse se l'expliquer...
Mais
là où Sophocle et Shakespeare ont précipité une issue fatale,
faisant ruisseler le sang et les larmes pour nous donner de grands
moments de littérature, l'homme ou la femme de la rue peut
simplement se contenter de s'arrêter avec tendresse et nostalgie sur cet
entrelacs pour y contempler ses petits moments de vie et espérer
toujours que le destin contraire n'y mettra pas sa sale patte.
« Deux
anciennes maisons, réputées d'égale dignité, dans cette belle »
Provence de notre cœur où se nichent nos histoires, nos patrimoines
et nos souvenirs partagés, deux maisons qui depuis plus de 15 ans
maintenant partagent leurs bonheurs, leurs peines... et leurs
recettes.
Celle
d'aujourd'hui a donc toute la saveur de notre passé commun, de ce
qui est familier en étant pourtant autre, et pour tout cela je
remercie du fond du cœur ces Aubagnens de ma connaissance...
Et
leur potée... bien évidemment, puisque « telle sera dans ces prochaines (minutes), le
spectacle de notre scène... »
Ingrédients
(pour une tablée nombreuse, disons 5 adultes)
- 1 chou vert
- 500 g de palette ou de poitrine fumée
- 3 saucisses dites « de ménage »
- 2 carottes
- 1 oignon
- 3 gousses d'ail
- 2 grosses pommes de terre
- 1 petite courge patidou (elle était là esseulée, peuchère... mais des navets peuvent la remplacer tout aussi correctement)
- 1 petite boîte de concentré de tomate
- 1 à 2 CS d'huile d'olive
- sel, poivre
Épluchez
et lavez les légumes, effeuillez le chou en éliminant les éléments
trop abîmés.
Détaillez
les carottes en rondelles assez épaisses, émincez l'oignon,
détaillez les pommes de terre et le patidou en cubes moyens, émincez
la majorité du chou vert en lamelles grossières, tout en réservant
quelques feuilles entières.
Détaillez
la poitrine (ou la palette) en cubes moyens.
Faites
chauffer dans votre cocotte minute l'huile d'olive, et faites dorer
les morceaux de poitrine et les saucisses uniformément sur toutes
les faces, puis réservez les.
Dans
cette huile parfumée, faites revenir vos lamelles d'oignons pendant
5 minutes, puis ajoutez les carottes, les cubes de patidou, les dés
de pommes de terre et l'ail haché.
Enrobez
bien les éléments de matière grasse et faites les revenir quelques
instants, puis ajoutez les lamelles de chou vert et mélangez bien.
Réincorporez
les morceaux de viande et les saucisses, ajoutez le concentré de
tomate, salez très peu, poivrez puis couvrez d'eau à mi hauteur en
mélangeant pour que le ragoût soit homogène.
Disposez
enfin vos dernières feuilles de chou entières sur le dessus, en
appuyant un peu pour que tout rentre... et mettez le couvercle de la
cocotte minute.
Comptez
environ 20 minutes de cuisson à partir de la rotation de la
soupape...
Transvasez
ensuite les ingrédients délicatement dans différents plats de
services, pour composer des assiettes complètes...
A
déguster par exemple dans une grande maison nichée dans la pinède,
dès la fin de la cuisson, encore brûlante, pas forcément très
présentable certes... mais qu'importe... ici on est en familles.
Et
pour celles et ceux qui s'interrogeraient sur ce qu'est un
Aubagnens... eh bien on va juste dire que Marcel Pagnol en était
un...
C'est la pure "comfort food" ce que tu proposes là ... De la pure de chez pure.
RépondreSupprimerElle est familiale et imprégnée de souvenirs.
La meilleure ...
;) Bijou la Zaz'
Moi je sais ce que c'est des Aubagnens, ce sont ceux qui ont une route pour aller à La Valentine, destination fatale, tragique et inéluctable des Marseillais de l'est le samedi ;-)
RépondreSupprimerEncore une courge inconnue à mon bataillon que tu viens de glisser dans ta potée pagnolesque, certainement plus douce que des navets. J'aime bien une potée de temps en temps en hiver, le choux c'est plein de bonnes choses pour lutter conte les vilains microbes qui traînent!
Besoooooooos
Oh que c'est reconfortant de passer par ici ;)
RépondreSupprimerJ'en apprends bcp par la meme occasion ... Je ne connaissais pas cette potee ... J'aime bien et merci !
Bon lundi. Bisous.
Super plat que je réserve pour l'hiver qui tarde à arriver à Paris où c'est humide mou mais pas encore assez froid pour savourez pleinement ta potée.
RépondreSupprimerQu'est-ce que la saucisse de ménage ?
Miam !! Si les saveurs sont aussi réussies que les images, alors cela doit être un régal !
RépondreSupprimer@CoCO : eh oui, une bonne potée, un bon p’tit vin et la peau du ventre bien tendue, tu as raison ça m’a bien réconfortée tout ça… Merci de la visite Melle CoCO c’est toujours chouette de vous voir par ici…
RépondreSupprimer@La Francesa : mortel, tu viens de décrire nombre de mes samedis honnis… mais terminé tout ça j’y vais plus, je fais mes courses que par internet, c’est l’antre du diable cette Valentine ;-) Oui le patidou a effectivement apporté une texture sympa par rapport aux navets qui auraient fondu plus vite, c’était une découverte récente pour moi également… mais je suis une courge dans l’âme alors ! :-D
@Laurence : merci, ta visite me réjouit puisque tu me fais vivre un moment par procuration dans une ville que je rêve de visiter (Quel temps il fait in SF ces jours ci ? Assez froid pour une potée ?) ;-) Bonne semaine !
@Loïc : ah, les petites histoires et les grands travers (de porc bien sur) de la boucherie charcuterie locale… La saucisse de ménage c’est très difficile à expliquer, puisque tout comme le « petit salé » ça change d’une boucherie à une autre… Par chez moi il semblerait que c’est une base type de saucisse de Toulouse, mais d’un petit format comme on voit sur la photo, et un peu plus chargée en épices que sa grande sœur (et peut être un chouia plus grasse…) Essaie chez un boucher de Paname je suis très curieuse de savoir quelle tête il fera quand tu lui demanderas ça… :-D
@Vivre de son blog : Ben justement je trouvais que les photos ne lui faisaient pas assez honneur à cette petite potée (pas très photogénique la saucisse hein ?) Donc oui je confirme, c’était bon !! Merci de la visite !
Merci, compte sur moi.
RépondreSupprimerJe raffole de la potée... avec beaucoup de moutarde et de cornichons...
RépondreSupprimerTrès sympathique cette potée !
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