En ces temps troublés mâtinés de météo maussade, de krach boursier, de scandales sexuels, d'émeutes et de pertes de repères généralisés, il est bon de tenter de revenir à la base, au sécurisant, à ce qui a fait ses preuves depuis des décennies et qui semble fait pour durer.
Il est toujours étonnant de voir la génération des Baby Boomers qui nous gouvernent ahurie par ce qu'ils considèrent comme un retour en arrière qui les laisse pantois : la tendance qu'ont leurs enfants et les générations suivantes à se tourner avec espoir vers ce qu'eux mêmes avaient rejeté avec violence.
A qui la redécouverte du tricot, de la couture, le potager sur une jardinière Place de la République, les paniers paysans, les plats canailles et mijotés, l'allaitement, la tendance Mad Men, j'en passe et des meilleurs.
En bref ce que les soixante-huitards à l'époque où ils avaient des cheveux (beaucoup), pas de bide (du tout) et aucun siège à l'Assemblée considéraient comme le comble du ringard, les perfides fondations d'un carcan conservateur et dépassé qui empêchaient la réalisation de soi.
Et là stupeur, leurs enfants chéris embrassent avec ferveur ces réminiscences d'un autre temps, d'un autre siècle (eh oui finalement).
Moi je n'y vois rien que de très logique.
Entre le spectre de Lehman Brothers 2, le retour du retour et une recette de soupe paysanne de mama italienne, maintes et maintes fois éprouvée, un peu old fashion sur les bords qu'est ce qui a le moins la gueule d'un croquemitaine ?
Bon ben voilà c'est tout.
La soupe repas c'est plus qu'un concept, c'est un art de vivre finalement : les produits frais, place aux légumes, le plat roboratif, nourrissant et complet de quand on avait pas grand chose d'autre à becqueter et surtout pas des desserts industrialisés, bref c'est autre chose que juste une façon un peu désuète de cuisiner.
Alors même si effectivement nous n'avons pas tous forcément de potager, que les légumes du jardin viennent de chez Mr P., que le parmesan et les pâtes ont été importés, qu'on est en août et que normalement on devrait pas avoir à manger de la soupe, ce « back to basics » là il fait quand même du bien.
Un peu comme une veilleuse la nuit quand on a peur.
Pour la fameuse génération X (et les suivantes) à qui l'on a si souvent reproché de ne pas vouloir grandir (en avaient elles la place?), moi je trouve ça d'une logique à toute épreuve. Ainsi que d'une ironie mordante.
Mais veilleuse ou pas, ce qui compte, c'est de ne plus avoir peur non?
Ingrédients (pour une très grande tablée, ou alors grâce au Progrès et au dieu Congélateur pour plusieurs repas).
- 4 courgettes assez grosses
- 3 tomates
- 200 g de haricots verts (ici surgelés)
- 200 g de haricots beurre (ici surgelés)
- 250 g de petit pois (ici surgelés)
- 2 oignons frais
- 2 gousses d'ail
- du bouillon de légumes ou de volaille (maison ou cube c'est vous qui voyez, selon votre degré de crise d'adulescence envers nos Pères)
- 300 g de macaronis
- QS de parmesan râpé (pour servir)
- 1 croûte de parmesan frais si vous avez
- 2 CS d'huile d'olive
- QS de basilic haché (pour servir)
Émincez les oignons et l'ail, et faites les revenir sans coloration dans 1 CS d'huile d'olive dans un grand faitout.
Découpez les courgettes en cubes assez gros ainsi que les tomates.
Coupez les haricots verts et beurre en tronçons moyens.
Ajoutez d'abord les courgettes dans le faitout, enrobez les bien de matière grasse en les faisant légèrement revenir, puis ajoutez les deux sortes de haricots.
Couvrez de bouillon à hauteur, puis ajoutez les tomates, la croûte de parmesan et 1 CS d'huile d'olive en filet . Salez et poivrez, puis mettez le couvercle et faites mijoter une vingtaine de minutes.
Ajoutez ensuite les petits pois, faites cuire une dizaine de minutes supplémentaires, puis versez les pâtes et laissez cuire le temps indiqué sur le paquet.
Au moment de servir, retirez la croûte de parmesan, et rajoutez dans chaque bol du parmesan râpé et du basilic haché.
Servez chaud, serrez le bol dans vos mains avec un sourire las, et pensez jusqu'où sont capables d'aller les enfants de tous âges pour faire enrager leurs parents.
Ils n'apprennent jamais. Vraisemblablement.
Pour une autre soupe repas tout aussi réconfortante, vous pouvez aussi aller faire un tour ici.
Ah, ah ! Quand j'ai vu minestrone, j'ai couru voir ta recette ! Je kiffe les soupes-repas et je n'ai jamais tenté celle-là...tes photos font très envie !! ...et merci beaucoup pour le petit lien !
RépondreSupprimerBises !
De rien pour le petit lien... On devrait monter un groupe Facebook de la soupe repas tellement j'aime ça, tu vas voir cet hiver, je vais en inonder le blog... ;-)
RépondreSupprimerA bientôt, bises
Ouh la la, London's burning (and God save the Queen) te mets in the very sad mood... ben ouais, on est condamnés à retrouver les vraies valeurs ;-)))
RépondreSupprimerSympa ton minestrone, ça change des gazpachos mixés ah ah ah on est à deux doigts de la soupe au pistou provençaleuuuuuuuuu siouplaîîîît vouais........
j'ai vu ta recette du carpaccio de tomates... un voyage à TomatoesLand avec toutes ces variétés aux noms exotiques... j'espère que Chantal Goya et Henri Dès n'en auront pas altéré le goût!
Besoooooooooooooos
Pour la soupe repas également! D'autant plus que mon basilic après une sauvage attaque de pucerons a finalement refait des feuilles, je vais pouvoir tester ta recette :)
RépondreSupprimerUne vraie valeur. Tellement de reconfort la dedans. J'm'en lasserai jamais.
RépondreSupprimerChaque fois que j'en fais je me régale, j'adore la minestrone
RépondreSupprimerUn peu comme une veilleuse la nuit quand on a peur...
RépondreSupprimerJ'adore, c'est tout a fait ca.
@ La Francesa : non Henri Dès et Chantal Goya n'ont altéré que mon audition, grâce leur en soit rendue... :-D Et une soupe au pistou il y aura j'espère sur ce blog un jour...
RépondreSupprimer@Solenne : alors le basilic rescapé a t'il tenu sa promesse ? ;-)
@Bwak : ravie de voir que nous nous rejoignons sur la soupe « comfort food »... et il y en a tellement d'autres, tu m'en ferais pas une petite un de ces 4? :-)
@Michèle57 : oui ils sont forts ces italiens pour nous apporter tellement de bonheur hein? ;-)
@Gracianne : merci, je me sens moins seule avec ma loupiote la nuit ;-D