Mistral Cooking

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mardi 11 octobre 2011

Le steak à cheval joue à la dînette... ou la guerre des genres n'aura pas lieu

Une des choses à laquelle on n'est pas forcément préparé, lorsqu'on a des enfants – des filles du moins, parlons de ce que je connais... – et qu'elles commencent à grandir, c'est avoir à se réadapter à tout le package qui nous fit un jour battre le cœur à vitesse grand V, et sur lequel nous posons aujourd'hui notre regard désabusé d'adulte féminine (iste?) engagé dans la parité envers et contre tout, l'abolissement de tous les clichés d'éducation et « moi-de toute-façon-les-barbies-je-suis-contre ».

Oui vous allez être engloutie sous une avalanche de princesses minaudantes, oui vous allez passer de précieuses minutes à jouer à la dînette avec le set complet de 48 pièces et malheur si vous perdez le couvercle de la théière qui fait bien au moins 2 mm de diamètre, oui elle va un jour vous demander de façon exaltée si elle aussi peut avoir un aspirateur.

Alors certes vous aurez beau poser un regard patibulaire mais presque sur les tutus pailletés 2000% plastique, les robes qui tournent et les princesses en silicone taillées 110-30-20 en mensurations, vous aurez beau laisser échapper un reniflement de mépris devant les carcans sociaux qui vous rattrapent en assistant à l'enthousiasme de votre enfant vous racontant ce fameux aspirateur qui fait MÊME du bruit, tu te rends compte... eh bien au fond de vous, tout au tréfonds vous savez, là où se niche la plus sordide et humaine des mauvaises foi... vous sourirez avec bonheur en vous rappelant de comment c'était bien.

Comment c'était bien d'avoir une jupe qui tournait au temps où la Lambada faisait un carton.
Comment c'était bien de faire de la soupe au pissenlit et à la terre dans la porcelaine de Mémée.
Comment c'était bien de faucher le plumeau à poussière pour dire qu'en fait cette maison là c'est la mienne et que je suis grande.
Comment c'était bien de se rêver en Cendrillon, et même que sa robe bleue elle est vraiment trop trop belle.

Alors, en hommage à cet appendice de mauvaise foi et de souvenirs joyeux bien que politiquement incorrects et socialement inadaptés, la part d'enfant qui survit malgré tout en vous prendra le contrôle... et décidera de s'attaquer à un des symboles de la cuisine patriarcale de bistrot que d'abord ça a pas été créé pour les femmes en premier lieu.

J'ai nommé : le steak à cheval.

Un grand classique de votre bar-resto du coin. Le Dukan avant l'heure, l'assiette n'est composée que de protéines. Si on omet le quintal de beurre en parcelles pour faire revenir tout ça.
Et la garniture voyons, ce sera des frites n'est ce pas, de toute façon les légumes c'est pour les gonzesses... qui jouent à la dînette.

Eh bien voilà, une gonzesse qui joue à la dinette avec un steak à cheval (Google va se régaler sur celle là tiens...) ça donne ça :
on lui refait la façade nutritionnelle en prenant du veau plus maigre et en complétant avec du boulghour bien bo-bio, on le charge en épices et herbes fines parce que c'est mon jeu d'abord et je fais ce que je veux, et enfin on l'entoure de minis légumes kawaï et d'une compotée d'oignons rouges au vinaigre parce que si on n'a pas le droit de se la péter de temps en temps en notre propre demeure, quand peut on le faire?!?

En gros, pour vous donner une idée, ça ressemble à ça : 



 

Mais surtout, surtout.
Je me suis bien amusée.

Ingrédients (pour 5 personnes)

  • 500 g de veau haché
  • 60 g de boulghour moyen
  • 5 œufs de caille
  • 10 minis courgettes
  • 1 grosse carotte
  • 1 très gros oignon rouge frais (ou 2 moyens)
  • 30 g de beurre
  • 2 CS de vinaigre de framboise
  • 3 cc de sucre
  • 1,5 cc d'épices à keufta
  • 1,5 CS de coriandre hachée
  • Sel
  • Poivre


Éplucher la carotte et l'oignon, laver tous les légumes. Détailler la carotte en 4 ou 5 tronçons d'environ 3 à 4 cm.
Dans une casserole faire fondre 15 g de beurre, et y faire revenir l'oignon pendant 3 à 4 min sans coloration. Puis ajouter les CS de vinaigre, 2 cc de sucre et saler et poivrer, puis faire mijoter doucement à couvert pendant 20 min en remuant régulièrement pour que ça n'attache pas.

Pendant ce temps, déposer dans une poêle à plat les minis courgettes et les tronçons de carotte (ils ne doivent pas se chevaucher.) Les saupoudrer d'1 cc de sucre en poudre, les saler, mouiller à mi hauteur des légumes et déposer 15 g de beurre en petites parcelles par dessus. Faire étuver à feu très doux pendant 20 min avec un couvercle jusqu'à évaporation complète de l'eau, en tournant les légumes à mi cuisson afin qu'ils soient glacés sur les deux faces. Réserver au chaud.

Faire cuire le boulghour dans un grand volume d'eau salée pendant 10 min, et le rafraichir sous l'eau froide puis l'égoutter.

Une fois que toutes les cuissons sont terminées, verser le veau haché dans un saladier, ajouter le boulghour, les épices, la coriandre, saler et poivrer puis bien mélanger pour incorporer tous les ingrédients.

Reformer à la main des steaks moyens en tassant bien les ingrédients, puis découper à l'emporte pièce des formes ludiques à destination des enfants réels ou imaginaires (pour les adultes qui s'assument en tant que tels, les steaks peuvent être formés à la main et cuits dans la foulée).

Faire cuire les steaks dans une poêle anti-adhérente bien chaude environ 4 min par face. Réserver au chaud.

Dans la même poêle, faites cuire sur le plat les œufs de caille en les cassant dans un ramequin au préalable, pour ne pas casser le jaune (1 min seulement!!)

Pour dresser à l'assiette, disposer 1 steak retaillé, entourer de petits légumes glacés, de quelques tomates cerises et salade carmine pour la couleur, et d'un peu d'oignon confit au vinaigre.

Surmonter le steak de l'œuf de caille sur le plat, saler, poivrer et faire déguster sans attendre par de petites quenottes étincelantes (bon avec des gros crocs bridgés ça marche aussi !).




Et dire qu'il suffit de laisser les filles faire mumuse avec leur dînette pour acheter la paix sociale...

Bon ça y est, le petit monstre en vous a été apaisé par l'offrande, vous pouvez retrouver un comportement normal.
Je m'en vais de ce pas trouver un Toy's R' Us pour trouver un exutoire à mon indignation vertueuse.

mardi 4 octobre 2011

Chili con carne en vert et blanc... pour en finir avec le rouge et le noir !

Il est de certaines associations qui nous collent à la peau sans même qu'on s'en rende compte : costard-cravate, vanille-fraise, roméo-et-juliette...

Associées parce qu'elles étaient faites pour se rencontrer, elles finissent par tellement nous enferrer dans leurs clichés qu'elles causent notre perte.

Quel businessman n'a jamais rêvé d'aller au boulot en short et tongs (casual friday mon amour)? Quelle petite fille devenue grande n'a pas amèrement regretté tous les parfums manqués de la vie quand elle s'est aperçue à quel point elle commandait automatiquement du bout des lèvres une vanille-fraise, comme une vieille rengaine plus qu'usée?
Combien d'années passées à chercher dans la vraie vie une romance digne des Montaigu et des Capulet (dirty ending excepté) pour finir par se rendre compte, accoudée à un bar de speed dating à 19h30 un lundi, que Shakespeare se fout de la gueule du Monde depuis plusieurs siècles en toute impunité?

Certaines de ces associations sont tellement perverses qu'elles finissent par en devenir des malédictions.

Le rouge et le noir en est une.

Regardez ce qu'il est advenu de Julien? Ou encore de Jeanne?

A trop jouer avec le feu, on finit donc par se brûler, et à l'heure de réaliser un chili con carne, une peur superstitieuse m'a brutalement saisie.

Alors pour lever l'anathème, il était temps de lui donner d'autres couleurs.

Voilà donc sans plus de conneries attendre, un chili con carne en vert et blanc... pour rompre le charme !




Ingrédients (pour 6 personnes à l'aise blaise...)

  • 600 g de veau haché
  • 750 g de haricots blancs en conserve
  • 1 gros oignon blanc
  • 1 oignon vert frais avec sa tige
  • 1 CS d'huile d'olive
  • 2 gousses d'ail
  • ½ piment vert doux
  • 2 cc de chili en poudre (composé de : piment fort, paprika, ail, cumin, origan, girofle)
  • 1 cc de cumin moulu
  • 600 g de tomate ananas (la très grosse tomate toute jaune bien charnue, une m'a suffi pour atteindre les 600 g c'est vous dire)
  • 1 verre d'eau (environ 200ml, mais c'est plus au jugé qu'autre chose)
  • 1 cube de bouillon de légumes
  • Sel, poivre
  • QS de persil haché (ou toute autre herbe fraiche à votre convenance, perso je suis souvent coriandre addict... Mais pas là. Tu sais le truc habituel, « bien souvent femme varie... »)

Faites revenir les oignons hachés sans coloration dans l'huile d'olive dans une grande cocotte à fond épais. Ajoutez l'ail haché et laissez le exhaler son parfum... Puis ajoutez y le veau haché et faites dorer à feu assez vif, pendant quelques minutes.
Rajoutez les épices (chili et cumin), le piment coupé en petits morceaux, mélangez puis incorporez les haricots blancs égouttés.
Mélangez rapidement à nouveau puis couvrez du jus et de la pulpe de la tomate mixée au blender, et rajoutez le verre d'eau et le cube de bouillon émietté pour compléter afin de bien pouvoir mouiller à hauteur des ingrédients.
Laissez mijoter à couvert pendant une trentaine de minutes à feu moyen, en remuant de temps en temps pour que ça n'attache pas.

En fin de cuisson, salez et poivrez à votre goût.

Au moment de servir, versez le persil haché dans les portions individuelles et mélangez, puis dégustez fumant et en savourant chaque salve délicate du piment...




Parce que oui, un chili en vert et blanc, c'est donc pas rouge comme son nom l'indique, mais ça pique quand même.
Mais bon grâce à lui, j'ai tout de même exilé ma peur.
Et c'est déjà beaucoup.

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