Mistral Cooking

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vendredi 28 mars 2014

Crème anglaise au thé aux fleurs et cigarettes russes... ou pour l'amour du Printemps !

Le printemps, c'est tout un concept.

Il faut apprendre à l'aimer, c'est celui qui nous fait comprendre qu'on a enfin atteint l'âge adulte mais qu'on est enfin content d'y être arrivé.

Oui vois-tu quand on est jeune, midinette, et encore en forme (de quoi?) on aime... l'été.
L'été, c'est la saison des "adodultes", de ceux qui peuvent encore faire étalage de leurs gambettes sans penser automatiquement aux mots "fond de teint" ou "bas de contention". De ceux qui ne pensent qu'à faire la fête, à aller en boîte et à passer leur bac après. L'été c'est m'as-tu-vu, ça n'a pas de nuances, c'est soit il fait une chaleur écrasante et tu fais la sieste avant ton after-before, soit il fait froid et c'est parce que tu es en Bretagne mais que tu l'as bien voulu, tu es maso.

Bon l'hiver je passe parce que personne ne l'aime c'est bien connu.

L'automne plutôt joli ok, les feuilles mortes, les couleurs vives ok mais signe annonciateur de la dépression hivernale et de rentrée des classes donc c'est un peu le pote dont tu apprécies le retour mais que tu ne voudrais pas voir squatter chez toi ad vitam aeternam.

Mais le printemps, mes amis, le printemps...

Une fois atteint l'âge mûr et responsable qui est le tien, et qui ne te permet plus ni de passer des nuits blanches au risque d'y laisser ta peau au boulot le lendemain, ni d'exhiber ton cuissot ou ton mollet sans complexe pour cause diverses et variées et dont les noms se terminent souvent en -ite, -ice et -ange, eh bien le printemps est ton royaume.

Le printemps voit te revenir la lumière douce et moirée qui met ton visage en valeur bien plus que la lumière crue et blafarde de la salle de bains un matin d'hiver avant ton passage au marbre (au maquillage pardon).

Le printemps te laisse exposer tes bras fuselés et musclés par des heures de manutention de packs de lait, courses diverses et bambins potelés mais laisse tes jambes là où elles sont c'est à dire au chaud sous des collants ou un pantalon adapté au train de vie prosaïque et sportif qui est le tien.

Le printemps porte en lui le message que tout sera plus facile maintenant : les gens moins ronchons, la crise moins prégnante, le froid moins vif et les enfants plus heureux... d'avoir bientôt terminé l'école !

Le printemps transforme les arbres en un spectacle enchanteur qui te donnerait presque l'impression d'être à nouveau une jeune fille en fleurs.

Le printemps te donne envie de prendre ton temps, et de te laisser aller à la nonchalance d'un goûter à l'ancienne, avec crème anglaise et cigarettes russes.
Et quand la crème anglaise se paie le luxe d'être parfumée au thé et fleurs de cerisiers Sakura de chez Mariage Frères, tu te dis que ce printemps là sera vraiment une belle série limitée...












Ingrédients :

Pour la crème anglaise au thé aux fleurs :
6 jaunes d’œufs
120 g de sucre
2 cc de thé vert Sakura aux fleurs de cerisier
1 L de lait

Faites bouillir le lait dans une casserole, puis coupez le feu et versez y les feuilles de thé et laissez infuser une bonne 30aine de minutes.
Pendant ce temps, fouettez vigoureusement les jaunes avec le sucre jusqu'à ce que le mélange blanchisse et double de volume.
Filtrez le lait puis remettez-le à chauffer jusqu'à une nouvelle ébullition. Versez le au 1er bouillon sur le mélange jaunes/sucre et mélangez jusqu'à avoir une homogénéité dans la préparation. Puis remettez la sur le feu et faites épaissir en remuant régulièrement (en formant des huit au fond de votre casserole pour que ça n'attache pas sur les bords) mais sans faire bouillir sinon les œufs coaguleraient !
Si vous avez un thermomètre c'est le moment de le dégainer et de ne pas dépasser les 84°. Sinon faites le « à la nappe » c'est à dire que la crème est cuite lorsqu'en passant le doigt sur votre spatule imbibée de crème, le trait qui est formé par votre doigt est net et précis et ses bords ne coulent pas...

Versez dans un saladier et réservez au frais 2 bonnes heures au moins avant dégustation.

Pour les cigarettes russes : (j'ai utilisé les 6 blancs de mes œufs , donc les proportions sont pour 6 blancs) je me suis inspirée de la recette utilisée par Scally ici
180 g de beurre très pommade
180 g de sucre
180 g de farine
6 blancs d'oeuf (soit 180 g...)

Mélangez le beurre et le sucre jusqu'à ce qu'ils forment une crème onctueuse et blanche (ça se fait très bien au robot avec le K ou la feuille...). Puis ajoutez les blancs préalablement touillés à la fourchette (pas montés!) et continuez à homogénéiser le mélange. Ajoutez enfin en dernier lieu la farine tamisée : la pâte doit être onctueuse et « crissante ».

Préchauffez votre four à 180° (chaleur tournante si possible).
Déposez 1 CS du mélange sur une plaque graissée, un tapis de cuisson, ou du papier sulfurisé et étalez la ensuite en forme ovale de 5 à 6 cm de diamètre : la pâte doit être d'une épaisseur régulière, en couche fine mais pas transparente. (les spatules à glaçage droites font très bien le boulot mais si vous n'en avez pas vous pouvez le faire au couteau à beurre ou avec le dos d'une petite cuillère...)

Enfournez pour 5 minutes environ, ça va très vite : les bords commencent à se colorer et à roussir, le centre doit être en train de dorer mais pas encore roux.
Et là il faut être rapide et avoir les doigts bioniques : prenez le cercle/ovale et commencez à en rouler une extrémité en boudin puis sur lui-même jusqu'à former un rouleau (comme si c'était de la pâte à modeler).

La technique pro va vous dire d'essayer de le rouler autour d'un tube en inox, ou d'un crayon... Mais cela va tellement vite durcir que le temps d'ajuster le tube ou le crayon, ce sera peut être trop tard et la pâte aura tendance à casser.

Donc si vous arrivez à résister à la chaleur au bout de vos doigts, vous pouvez le rouler sur lui même. Prévoyez de le caler en « fin de course » avec un objet léger (un crayon pour le coup!) afin que le rouleau garde sa forme le temps de durcir définitivement.

Après vous pouvez vous amuser à les rouler plus ou moins serrées, plus ou moins jusqu'au bout, bref à jouer avec la nourriture, c'est un excellent signe de santé mentale... (ça et le poil soyeux).

Ces cigarettes se conservent paraît il jusqu'à 10 jours dans une boîte hermétique (en fer plutôt type boîte à biscuits).
Je vous avouerai que je n'ai pas eu le temps de vérifier la véracité de cette affirmation.

Dressez votre table, faites infuser le thé, et prenez votre goûter les yeux perdus dans la douceur de cet après midi de printemps.






Le printemps c'est toute une promesse, et ce qu'il y a de magique en lui, c'est qu'il revient tous les ans.

Vivement l'année prochaine !





lundi 24 février 2014

Tatin de coings confits à la vanille et à la menthe... ou l'éloge de la persévérance !

La persévérance c'est elle qui domine le Monde.
Et pas la main sur le berceau comme vous le pensiez. (oui moi aussi je croyais hein, mais ça c'est avant d'avoir des enfants, parce que là on sait que c'est pas la main qui est sur le berceau qui domine, c'est ce qui est dedans).

La persévérance c'est ce qui vous permet de supporter en silence les joies et bonheurs de l'accouchement dans la dignité comme ici (allez voir je vous en supplie, ça vous fera tellement de bien) afin de pouvoir entamer votre nouvelle vie de parents responsables.

La persévérance, c'est ce qui vous permet de venir à bout d'un puzzle de 1250 pièces façonnées main où les bords ressemblent au coins et où le fond est en dégradé de gris, alors que ledit puzzle est posé sur la table du salon et que vous avez en résidence permanente à la maison 2 enfants et 2 chats.

La persévérance c'est ce qui permet aux ingénieurs de la Nasa de faire rentrer un truc rond dans un truc carré afin de pouvoir ramener sains et saufs les mecs d'Appolo 13. (eh oui j'adore Ron Howard et j'assume, c'est mon côté Happy Days forever).

La persévérance c'est ce qui permet à Andy Dufresne de s'évader au bout de 30 ans de bons et loyaux sévices dans la prison de Shawshank grâce à un poinçon de rien du tout et des affiches de meufs plus ou moins à poil et ça c'est quand même pas rien (eh oui j'adore aussi Tim Robbins et Stephen King, et ça j'assume encore plus c'est mon côté groupie).

Alors forte de tous ces exemples qui m'aident beaucoup dans ma vie quotidienne de tous les jours et à chaque minute, je peux vous dire que la persévérance c'est aussi de réaliser une recette pour ce blog qui inclut des coings quand on a la vie qu'on a, si peu remplie par notre travail, notre famille, nos projets, et un déficit chronique de sommeil.

Pourquoi me direz-vous ?

Eh bien parce que d'abord un coing, c'est un p***** de dur à cuire.
Tu ne peux pas te lever un matin, te dire tiens il y a un coing dans mon compotier je vais improviser une petite recette en 10 min et pof, au risque d'avoir quelques heures après de gros problèmes inavouables dans un coin de ton anatomie par exemple...

Et puis un coing non seulement il faut le faire cuire longtemps pour qu'il soit délicatement assimilable par tes villosités, mais en plus c'est super dur à couper.

Tu n'as que des couteaux émoussés dans ta cuisine parce que le dernier coutelier prêt à te les aiguiser a rendu l'âme en 1817 ? Tu t'effraies facilement des mandolines japonaises ultra effilées ? Tu n'as pas succombé à la vogue des lames en céramique ou en acier au vanadium de Solingen parce que ton ticket de loto ne te le permettait pas cette semaine ?

Alors le coing va te donner du fil à retordre. Et du travail à ton chirurgien de la main.

Mais bon, armée de ta b... persévérance et du couteau que tu pourras bien trouver, tu t'attaques tout de même à tes coings par tous les bords. Et tu prévois sagement ton temps de cuisson.
Sauf que tu n'avais pas prévu que la lumière a tendance à baisser vite en hiver et que sans lumière ben, pas de photo. C'est ballot.
Pas grave, toujours remettre sur le métier c'est la clé du succès hein Pénélope.

Donc tes coings marineront dans leur jus le temps qu'il fasse jour à nouveau. Et puis encore à nouveau parce que là il y avait rendez-vous avec la maîtresse.
Puis avec la comptable.
Puis avec tes clients.

Pas grave, plus ça marine plus ça a du goût c'est comme pour tout. Attention toutefois à ne pas dépasser le stade du bleu marine, parce que là ça deviendra vraiment infect.

Bref je vous épargne gracieusement toute la persévérance qu'il m'aura fallu pour enfin accoucher de cette belle recette de Tatin de coings à la vanille et à la menthe.

Mais j'en partage joyeusement les fruits avec vous, parce que tout comme c'est un bonheur infini de retrouver forme humaine après un accouchement, la liberté après 30 ans, la Terre ferme après avoir vu la Lune et un puzzle enfin terminé, il est tout aussi jouissif de mordre dans cette tatin juste tiédie avec son doux parfum mentholé adouci par la rondeur de la vanille, le fondant des morceaux de coings et le croustillant de la pâte feuilletée du dessous.

Donc sans plus de persévérance, voici la recette tant attendue

  








Ingrédients

  • 4 ou 5 coings
  • du sucre semoule (désolée j'ai mis très au pif... je dirais environ la moitié du poids des coings)
  • des gousses de vanille
  • quelques brins de menthe fraîche
  • de la pâte feuilletée

Je me suis très largement inspirée de la recette simplissime du Master es Coings qui se trouve ici, un grand merci à lui...

Donc tout simplement vous tranchez vos coings essuyés préalablement au torchon en 4, vous saupoudrez de sucre généreusement avec les gousses de vanille fendues et grattées et vous mettez au four à 190° pendant 2 bonnes heures je dirais en remuant toutes les 20-25min.

A environ 30 minutes avant la fin de la cuisson, vous incorporez la menthe fraîche.

Une fois les coings cuits, si vous avez le temps laissez les refroidir dans leur jus pour qu'ils s'imprègnent bien de toutes les saveurs.

Après ce temps de repos, enlevez délicatement la peau et les pépins en essayant de garder des tranches assez régulières et intactes.

Prenez un moule à tarte ou plusieurs si vous les faites en individuelles, beurrez les généreusement et saupoudrez d'un peu de cassonade.
Disposez les coings en rosace en les serrant bien et en appuyant un peu pour les tasser, puis abaissez votre pâte feuilletée.
Déposez là sur la tarte et chemisez le moule avec en essayant bien de rentrer la pâte le plus au fond possible afin que les bords tiennent au démoulage.

Puis enfournez pour une bonne vingtaine de minutes à 190° si petites tartelettes, environ 35 min pour une grande tarte.

Lorsque la pâte vous paraît bien colorée et croustillante, sortez la tarte du four, laissez la reposer quelques minutes avant de la démouler encore à chaud sinon le caramel formé sur le dessous durcira et ne vous permettra pas de les démouler joliment.

A déguster tiédies au four traditionnel pour un goûter d'hiver comme on les aime tant.






Avec une quenelle de clotted cream sur le dessus ç'aurait été juste fabuleux... Mais bon j'en avais plus. Si vous, vous en avez ne vous privez surtout pas. Mais avec de la crème épaisse ou une glace à la vanille ce sera bien aussi.
Faites confiance à ma persévérance pour en recommander prochainement...

Bon voilà je vais vous laisser et vaquer de nouveau à mes occupations quotidiennes.

Encore un petit exemple avant de partir.

La persévérance c'est aussi ce qui m'a permis de faire vivre mon entreprise qui vient de fêter ses 18 mois d'existence.
Au regard de la crise que nous traversons, 18 mois c'est peu et beaucoup à la fois.
En tout cas c'est juste délicieux comme un coing confit et je suis heureuse de partager aujourd'hui cette nouvelle avec vous.
Parce que le partage c'est ce qui nous reste une fois qu'on est venus à bout de tout les obstacles grâce à notre... dureté de coing !







mercredi 30 mai 2012

Russian Tsar, le cake qui se prenait pour une brioche...

Il y a de ces recettes immuables que l’on connaît tous.

La blanquette de veau de maman, le quatre quarts de Tatie Francine.
Ou le cake aux fruits confits de Mémé.

Ah celui-là tout un poème, parce que généralement enfant, on n’aime pas les fruits confits, on les trie…
Ado, on aime que ce qui est industriel, donc plus y a de graisses trans et de fruits qui n’ont de fruits que le nom mieux c’est (merci Papi B. et le colorant E280)
Et puis adulte, une fois qu’on s’est entêté à ré-apprivoiser la bête, on ne peut plus s’en passer, comme avec cette très belle recette de Cakes in the city, puisque les classiques y a que ça de vrai.

Mais vous le savez aussi bien que moi, pour un esprit retors,  « immuable » c’est comme un gros mot.
C’est une invitation délicate à ruer dans les brancards, à dire « non » juste pour le plaisir immense de savourer les délices de la contradiction, bref « immuable » c’est fait pour être secoué dans tous les sens (merci Dr Freud).

Et puis d’abord qui c’est qui a dit que les cakes on ne devait les faire qu’avec de la levure chimique ?
Bon à part Escoffier, Hermé, Felder, Michalak et tous les autres qui ?
Hein ?
Ben d’abord, non.
Si on a envie, le cake on le fait avec de la levure de boulanger, même que s’il veut, il peut se prendre pour une brioche, moi ça m’est égal, ça sert juste à prouver que même dans le trou perdu de votre lieu de villégiature d’été, dans le joli petit gîte 3 épis que vous aurez trouvé où il n’y aura pas la Grande Epicerie à côté, votre côté Mac Gyver moderne mais policé ravira vos chérubins : pas de levure chimique, mon chéri, point d’inquiétude, pars en quête d’une boulangerie et je t’apprêterai ton cake aux fruits confits (il parle bien Mac hein ?)

Et puis comme ce serait quand même inenvisageable de rentrer dans un carcan trop oppressant, votre cake au levain, façon Richard Dean Anderson, vous le customisez avec luxe.
Eh oui ce n’est pas parce qu’on va dans des gîtes où il n’y a pas de levure chimique qu’on ne peut pas apporter de superbes raisins sultanines gros comme des pépites, de vrais fruits confits entiers qu’il vous restait de votre dernière Epiphanie Frenzy et du thé Mariage Frères…
Ah le thé Mariage Frères, tout un programme.

Je suis d’ailleurs fière de vous présenter mon nouveau type de partenariat : en gros j’achète leurs produits avec extase et je le dis à qui veut l’entendre, et en échange ils me prennent mes sous.
Ça fonctionne du tonnerre, c’est une affaire qui roule.

Donc vous voilà dans votre gîte, les enfants sont partis visiter la ferme pédagogique, il est temps de vous lancer, et puisque vous ne vous mouchez pas du coude (y a pas de raison après tout), de vos blanches mains, donnez naissance à un prince, que dis-je à un Roi.

En exclusivité, Mesdames et Messieurs, voici donc le Russian Tsar, cake au levain, aux fruits confits, raisins sultanines et thé vert aux agrumes.
On a fait des révolutions pour moins que ça.






Ingrédients (pour un imposant souverain, qui régalera 6 personnes au moins)

Pour le levain :
-          60 ml de lait
-          70 g de farine
-          20 g de levure fraîche

Pour le reste de l’appareil à cake :
-          125 g de beurre pommade
-          90 g de sucre rapadura (s’il y en a au 3 épis, envoyez moi un mail, sinon du canne fera amplement l’affaire)
-          100 g de raisins sultanines
-          300 g de farine
-          185 g de fruits confits divers
-          25 ml de thé Russian Star de Mariage Frères

Faites infuser une dose de Russian Star dans le lait bien chaud. Laissez amplement refroidir jusqu’à ce qu’il soit tiède, enlevez la boule à thé, et diluez la levure fraiche dans le lait aromatisé.
Ajoutez la farine, fouettez le tout, et laissez lever une vingtaine de minutes à température ambiante.

Faites infuser une autre dose de thé dans un mug, plongez-y les raisins et laissez-les s’imprégner doucement pendant une quinzaine de minutes. Coupez les fruits confits en dés grossiers pendant ce temps.
Égouttez les raisins, réservez, pesez les 25 ml, réchauffez le reste et accordez-vous un tea time moment.

Préchauffez votre four à 190° en chaleur tournante.

Ensuite, mélangez au batteur le beurre pommade et le sucre (si c’est du rapadura, le mélange est d’une couleur et d’une texture peu engageante, c’est normal, ne vous formalisez pas les Rois sont des hommes comme les autres après tout).
Ajoutez la farine, puis le levain qui aura bien monté dans le bol du robot et mélangez bien (la pâte s’amalgame un peu mais laissez-lui le temps), détendez-la un peu en  versant alors les 25ml de thé réservé au préalable.

Ajoutez ensuite les raisins secs, puis les fruits confits (que vous aurez un peu fariné au préalable) et laissez tourner le robot pour obtenir une pâte homogène mais assez collante et compacte.

Beurrez soigneusement un moule à cake et versez-y bon gré mal gré le rejeton qui vous semble un peu trop difforme pour être Roi…

Laissez la pâte prendre sa place dans le moule pendant quelques minutes et enfournez pour une quarantaine de minutes (surveillez le tout de même attentivement, la peau des princes russes est chose fragile…)

Pendant environ 25 minutes vous me maudirez jusqu’à la 3ème génération pour vous avoir embringué là dedans, le cake n’ayant pas du tout l’air d’un cake (il ne monte pas tout de suite) et les enfants s’apprêtant à revenir en ayant les crocs.
Et puis miracle, au bout de ce temps, la pâte lève, se gondole, pousse et prend la forme convenue.
Sauf qu’en plus, une bonne odeur de levure (enfin pour ceux qui aiment hein) flotte dans la pièce.

Et au final me direz-vous, à part débiter un monceau de c******** sur un billet de blog, qu’est-ce que ça apporte de pouvoir faire un cake avec un levain ?
Eh bien déjà l’odeur précitée, et c’est déjà beaucoup mais je suis une femme qui se contente de peu.
Et puis ensuite, la texture est étonnante, on a un cake devant les yeux et on mord dans une sorte de brioche un peu dense et compacte… Etonnant. Limite moléculaire.
Et enfin il ne rassit pas comme un cake, mais effectivement comme une brioche. Et au final ce n’est pas si mal, parce que les cakes rassis c’est pas mal estouffe, alors que les brioches un peu rêches moi j’en fais mon quatre heures sans aucun problème.





Bon j’arrête d’en faire des tonnes, mon Prince russe il m’a bien plu comme ça, je vais lui laisser sa chance va.

Allez je vous laisse je dois aller vérifier que ma ressemblance avec Richard Dean Anderson s’arrête bien à notre coupe de cheveux.




jeudi 1 mars 2012

Brioche bulgare à la cardamome... ou un après-midi de boulange voyageuse

Cet après-midi là, j’avais envie d’ubiquité.

Être transportée dans un tourbillon à l’indienne évoqué par autant de riz épicés, de parfums enivrants, de noms enchanteurs (qui peut résister à des mots aussi exaltants que « Bangalore », « Malabar », « Kerala » ou « Jaïpur ») et de couleurs vibrantes.

Retraverser l’océan immédiatement pour évoquer la douceur d’une soirée martiniquaise, entourée par le bruissement des cannes à sucre.

Réussir le tour de force d’évoquer le souvenir à la fois des pâturages bretons et de la chaude saveur d’une cuisine maghrébine.

Et enfin finir mon périple vers des terres encore inexplorées, pour goûter une première fois au charme slave…

Cet après-midi-là, j’ai visité tous ces endroits.

En quelques heures.

J’ai épluché avec délice les gousses de ma cardamome verte, toujours aussi envoûtée par ce parfum à la fois boisé, floral et camphré qui a le don de me transporter immédiatement (eh oui je l’ai déjà dit ou encore ).

Quand les grains ambrés de ma cassonade ont eu fini de remplir mon verre mesure, je me suis dit qu’un ti-punch pour accompagner tout ça n’aurait pas détonné.

J’ai trempé un doigt gourmand dans le lait fermenté : qu’il soit ribot ou lben, il attendait sagement d’exécuter le miracle qu’il produit irrémédiablement sur toute pâtisserie : un moelleux incomparable.

Et quand enfin il a été temps de pétrir, de malaxer, de façonner, je me suis dit qu’à l’ombre d’aussi jolies brioches en fleur, la Bulgarie devait être vraiment une terre à découvrir…

Alors un grand merci à Iza pour m’avoir ouvert la porte à un si bel après-midi de boulange voyageuse… puisque c’est chez elle que cette brioche bulgare a commencé à s’épanouir.

Et vous, vous embarquez pour où ?






Ingrédients (pour une sommité florale rassasiant au moins 5 convives)

-          500 g de farine (j’ai pris de la T65)
-          2 œufs
-          15 g de levure de boulanger
-          200 g de lait ribot à peine tiédi
-          20 g de beurre en parcelles à température ambiante
-          70 g de cassonade
-          6 à 8 gousses de cardamome verte
-          1 cc de sel
-          50 g de beurre fondu

Décortiquez les gousses de cardamome pour en recueillir les graines, et mixez ces graines dans un blender avec la cassonade pendant 5 bonnes minutes.
J’ai fait la brioche en MAP, Iza vous indique comment la pétrir à la main avec en plus les images du façonnage donc foncez la voir !

Procédez en fonction de votre MAP quant à l’ordre des ingrédients à verser, par contre réservez le beurre en parcelles : lancez le programme pâte une fois que tous les ingrédients sont réunis, laissez la pétrir quelques minutes, et une fois seulement que le pâton est formé et qu’il se tient, ajoutez alors votre beurre.

Après le temps de repos habituel, dégazez gentiment la pâte et divisez là en 16 boules de poids égal (si vous pouvez, moi je n’ai réussi qu’à en faire que 14 et c’est allé quand même).

Etalez chaque boule en disque, badigeonnez ce disque de beurre fondu, et saupoudrez le d’une rasade généreuse de sucre parfumé à la cardamome.

Puis superposez dessus un autre disque de pâte lui-même badigeonné et saupoudré, et ainsi de suite jusqu’à ce que vous ayez 4 couches de pâte (soit 4 disques… évidemment si vous n’avez que 14 pâtons, il y en aura au moins 2 qui n’auront que 3 couches de pâte… mais bon on n’est pas tous faits pareils après tout…)

Roulez chaque montage de disques en un boudin à peu près harmonieux, et découpez dans ce boudin des triangles de pâte.

Chemisez un moule à manqué de 24 cm de diamètre de papier sulfurisé, et placez y les triangles en les superposant au final puisque c’est cela qui crée l’impression « florale » de cette jolie brioche…
S’il vous reste du beurre fondu et du sucre parfumé, c’est le moment de faire un geste citoyen et de tout recycler en l’arrosant généreusement…

Laissez pousser dans un endroit chaud et à l’abri des courants d’air pendant 45 min.

Enfournez dans un four préchauffé à 180° en chaleur tournante, et laissez cuire une 30aine de minutes (à ajuster en fonction de votre four et de la coloration souhaitée de la brioche).






Après avoir dégusté cette mie filante et parfumée, je me suis dit que finalement ce n’était pas si grave qu’on soit dimanche soir ce soir là.
Parce que vous savez quoi : dès lundi, j’y retourne tout là-bas. Oui.

Il en reste plein, de la brioche.


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