Mistral Cooking

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jeudi 30 juin 2011

Confiture de cerises à la cardamome... ou l'éloge d'un autre temps

Longtemps je n'ai pas bien saisi tout le bonheur qu'il peut y avoir à faire ses confitures maison, quand on a une certaine « maman » qui se prétend bienveillante à portée de mains dans les rayons...

Puis en vieillissant grandissant, j'ai enfin compris... d'abord par petites touches.

Une vieille bassine en cuivre que je trouvais si belle et qui se transmet de générations en générations. Et son sosie qu'on a chiné pour moi par amour sur une brocante, pour que moi aussi, je transmette.

L'arôme entêtant des fruits qui cuisent lentement, qui embaument la maison comme si l'air ambiant était chargé de l'odeur lourde et sucrée de l'été.

Et le temps.

Le temps qu'on y met. Acheter les fruits sur le marché. Les préparer. Les faire macérer.

Le temps qu'on y prend, qu'on peut prendre cette fois ci, puisque les confitures c'est l'été qu'on les fait. Et l'été c'est les vacances.

Le temps qu'on y gagne, une fois l'été passé : quand on ouvre le pot et que reviennent en foule les souvenirs des après midi délicieux, où tout le monde s'y mettait, jeunes et moins jeunes, à qui lavait, équeutait, cuisait...
Une main potelée qui essaie de s'y tremper dès la fin de la cuisson, retenue de justesse pour ne pas se brûler.

Dans notre monde où tout doit aller vite, plus vite, l'art de la confiture c'est de prendre son temps.
En mémoire d'un autre temps justement, où confiturer était une nécessité plus qu'un loisir.


Par contre, le plaisir d'offrir un pot, lui reste le même.
Preuve indéniable que le temps ne fait définitivement rien à l'affaire. Dans tous les domaines.

Ingrédients (pour 2 pots ici, mais j'avais vraiment pas beaucoup de cerises...)

  • 400 g de cerises dénoyautées
  • 400 g de confisuc (sucre spécial confitures pour les fruits pauvres en pectine comme la cerise.)
  • 15 gousses de cardamome verte (il faut savoir que je suis un peu extrême quant aux épices, mettre 7 à 8 gousses seulement pour un goût un peu moins « hot »...)
  • 1 gousse de vanille
  • un peu de temps devant soi


Mettez les cerises et le sucre dans une bassine, une casserole, ce que vous avez sous le coude pourvu que ce soit un bon conducteur de chaleur.
Mélangez un peu, ajoutez la gousse de vanille grattée, et les graines de cardamome (il faut ouvrir les gousses au pilon ou au couteau et écraser un peu les graines pour qu'elles libèrent tout leur parfum).

Laissez macérer le mélange quelques heures au soleil ou dans un coin chaud de la maison.

Mettez sur le feu et portez à ébullition.
Lorsque ça bout à gros bouillons, comptez 6 à 10 minutes de cuisson, en mélangeant très souvent.
Faites le test de l'assiette froide : vous faites tomber une goutte du mélange sur une assiette mise au frigo pendant 10 min, et vous inclinez l'assiette. Si la goutte roule immédiatement, c'est pas prêt. Si elle forme une belle boule ronde qui se tient même inclinée, c'est bon.

Libre à vous de ne pas utiliser du sucre spécial confitures, il faudra juste rajouter un gélifiant : agar agar, pectine naturelle, etc...

Une fois la confiture cuite, mettez en pot, fermez les couvercles, et retournez les encore brûlants.
Laissez reposer.
Le temps qu'il vous ira.



Parfum de la cerise, note chaude et épicée de la cardamome, un beau mariage qui vous donnera envie de prolonger vos petits-déjeuners.

Et pour finir, je laisse tout de même la parole à Georges, qui nous parle lui d'une autre forme de transmission...
N'y voyez surtout pas une insulte sous-jacente hein, juste une grande envie de retrouver la verve... d'un autre temps.

mardi 28 juin 2011

Aimer la Bretagne c'est d'abord...

Aimer se faire balayer la gueule par un vent de force 5 alors qu'en quittant la maison (c'est à dire 2 minutes plus tôt) il n'y avait pas un pet de brise.

Aimer partir pour la plage en emmenant à la fois les maillots, les K-Way, et les polaires doublées molleton parce que... eh bien parce que c'est comme ça, et malheur à celui qui oubliera un des éléments précités, il est sûr que c'est celui-là dont il aura désespérément besoin l'heure venue.

Aimer se sentir un brin schizophrène en dégustant à pleine bouche les fruits et légumes d'été alors que la température peine depuis des jours à dépasser le 20°, ce qui est la frontière psychologique pour tout sudiste qui se respecte pour distinguer ce qui est réfrigérant de ce qui ne l'est pas.

Aimer détourner les objets du quotidien en se servant du parasol comme parapluie pour sauver le barbecue en péril de noyade subite. Ou se servir de son K-Way comme d'un pare soleil pour tenter vainement d'éviter l'effet « homard cuit à point » bien connu des autochtones fin prêts à se gausser des touristes mal équipés.

Aimer avoir prévu une chouette balade à vélo sur une île paradisiaque (oui, oui ça existe aussi ici!) et se retrouver en chemin à l'écomusée du coin parce que c'est bien connu « en Bretagne, il fait beau plusieurs fois par jour » mais de toute évidence pas ce jour là. Ni les 15 prochains. Mais peut être en mai. Qui sait?

Bref, tout ça pour dire qu'aimer la Bretagne, ça nécessite un très très gros apprentissage pour déjouer les réflexes conditionnés de toute personne qui a vu le jour en deçà du Rhône... et pour qui l'été, impérativement et nécessairement écrasant de chaleur, de cigales et de soleil est censé débuter vers le 15 mai.

Mais aimer la Bretagne c'est aussi aimer être entouré par une nature superbe, sauvage, déchirée (et qui te déchire toi au passage aussi...les rochers ça coupe), par des paysages changeants tout en nuances (de gris... et de bleu aussi), par les produits de la mer plus frais que ça t'es dans l'eau avec eux (et malheur à toi j'espère que t'as de la couenne pour te protéger), par des fruits et légumes dont la variété et la qualité n'a rien à envier aux halles de Rungis (arrosage automatique naturellement inclus), par la pêche à pied que c'est vraiment trop bête d'avoir attendu plus de 25 ans pour le découvrir tellement c'est marrant, par un coût de la vie mystérieusement bien moins élevé que partout ailleurs.

En gros je rêve d'y habiter.

Lorsque le réchauffement climatique aura permis l'impensable : partir faire un grand plongeon dans un océan à 23° en plein été dans le pays du Léon.

D'ici là, je me contenterai des vacances. Il faut savoir se sacrifier dans la vie.

Cela étant dit, je vous présente enfin les pics du jour, version Breizh Spirit chez les zazous...
Avec nulle autre ambition que celle de vous allécher, vous faire rêver et vous donner envie de venir jouer les Dr Jekyll et Mr Hyde en bigouden avec moi... le temps que je retrouve mes chères collines grillées par Juillet.









PS : Pour ceux qui n'avaient pas forcément relevé de prime abord, le titre du billet est un vibrant hommage à ce slogan là.
S'ils avaient su à quel point ils ont servi à renouveler le vivier de vannes sudistes quant au pays des chapeaux ronds, eh bien... je pense qu'ils auraient été encore plus contents de leur trouvaille. Régionalisme forcené oblige.
Je le leur apprends donc avec grand plaisir aujourd'hui.

PS 2 : Celui qui reconnait la plante violine sur la photo gagne. Le droit d'être aussi étonné que moi.
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